Bonjour, je m’appelle Amalya. J’ai 36 ans et j’ai deux enfants. Je suis Arménienne, je viens de la capitale Erevan. J’ai étudié à l’école des Beaux-arts, puis le stylisme, et après, à 22 ans j’ai étudié au collège de l’industrie alimentaire. Ensuite, j’ai travaillé comme pizzaïolo et aussi comme vendeuse (fleurs, disques, alimentaire). A 25 ans, j’ai quitté l’Arménie avec mon mari et je suis arrivée en Belgique où j’ai eu mon premier enfant. Nous n’avions pas de papier, c’était compliqué. Nous avions le choix entre retourner en Arménie ou aller en France : nous sommes venus en France.
Nous sommes arrivés en France en 2011 à Tours. En 2012 j’ai eu mon deuxième enfant. On est resté 6 ans sans papier, nous avons dormi partout (foyers, hôtels, dans la rue). Aujourd’hui (depuis 2017) c’est ENFIN bon pour les papiers. C’était dur depuis mon arrivée d’avoir un emploi, et un salaire : pas de papier = pas de travail. Depuis que j’ai les papiers j’ai fait des formations de français et élaboré mon projet professionnel, j’ai travaillé dans le domaine du ménage et en cantine. Depuis mon divorce, je suis seule avec mes enfants donc heureusement que j’ai pu travailler.
Ma conseillère Pole Emploi m’a parlé des Jardins de Contrat, et je suis arrivée ici le 15 mars 2020. Grâce à l’association Les Jardins de contrat, j’ai un logement, après être restée 7 ans en foyer. Mon projet, c’est la vente, mise en rayon. Ici, j’aime faire les paniers, les colis, la préparation des commandes. Je ne savais rien du maraîchage, ici j’ai appris à planter, récolter… Je commence une formation VISA pour passer l’examen de DELF (Français), pour demander la nationalité Française (9 ans que je suis ici).
Maintenant, je reste en France, je ne veux pas tout recommencer à zéro en Arménie. Je suis retournée une fois là-bas, il y a 2 ans, j’ai présenté mes enfants à ma famille. Ils ont beaucoup aimé l’Arménie. Pendant 11 années, c’était très dur d’être loin de ma famille. Maintenant c’est moins dur. Je suis fière de moi, du chemin parcouru, je vais continuer comme ça, finir ma formation au permis de conduire, trouver un travail stable, et donner du bonheur à mes enfants.
Amalya.