Dans ma vie je n’ai jamais rien subi, j’ai tout choisi…
Je suis Christophe, j’ai 62 ans et je suis né et j’ai grandi sur l’Ile d’Or à Amboise. J’ai eu une enfance très heureuse à la Tom Sawyer ! J’avais tout à disposition pour m’amuser ; la piscine, le camping, les bords de Loire, la nature. Un sentiment de douce liberté…
J’ai arrêté le collège en 5ème. J’étais ce qu’on appelle un joyeux cancre. Je m’ennuyais tellement en classe… Quand mon père a disparu j’avais 15 ans. J’ai totalement lâché et après, je ne sais plus vraiment comment ni pourquoi, j’ai atterri en CAP mécanique générale. J’ai sauté du train en cours de route. Ça ne m’intéressait pas… Alors j’ai travaillé quelques mois. Je fabriquais des meules. Ensuite, j’ai eu la bougeotte et j’ai eu de nouvelles envies comme passer mon brevet de parachutiste juste pour le fun ! Et puis le hasard m’a fait croiser le chemin du mouvement punk ! Je me suis tout de suite senti concerné ! La vision du monde et de la société, le regard sur la vie, la culture musicale, l’esprit de rébellion…C’était fait pour moi ! Je suis parti à Londres pour un festival rock et j’y suis resté 3 ans. Personne ne semblait effrayé par mon style, mon allure, ma coupe… En Angleterre s’était admis dans la culture des années 80. J’ai vu les Clash et les Ramones en concert. C’était fou ! Je faisais des petits boulots et je vivais dans un squat où on refaisait le monde ! De l’autre côté de la manche, je pensais qu’on m’avait oublié côté obligations militaires. Mais manque de chance, ils sont venus me chercher un jour où j’étais venu rendre visite à ma mère à Amboise… Je ne saurai jamais comment ils m’ont retrouvé… Direction Montargis ! J’ai déserté 2 fois et j’ai fini par 1 mois de prison.
Après, je suis parti pour quelques années de voyage en train ou en en stop, de Lilles à Bordeaux, de Marseille à Angers, de Nantes à Perpignan où j’ai continué à vivre dans des squats en enchainant les petits boulots. J’ai aimé cette vie. Sans savoir vraiment pourquoi, je suis ensuite revenu à Amboise., J’ai travaillé au Jardins de Contrat dans les années 90 et ils m’ont aidé à trouver un emploi. J’ai été éboueur pour la ville de Nazelles pendant 10 ans. C’était chouette cette vie semi-nocturne, l’ambiance des rues au petit matin… Et puis ma mère est tombée malade. Mes frères et sœurs avaient leur vie de famille et puis moi je suis parti tellement longtemps que je savais où était ma place… Alors j’ai passé ces dernières années à m’occuper d’elle.
Maintenant elle est partie et je suis de retour aux Jardins de Contrat où je coule des jours heureux au grand air. Dans deux ans je serai à la retraite et je vais peut-être pouvoir y travailler jusqu’au bout. Je le souhaite en tout cas !
Comme je vous l’ai dit, j’ai choisi ma vie et je n’ai aucun regret !
A bientôt !

